Que fait le spécialiste en pharmacovigilance ?

Le Canada a voté en 2014 la loi Vanessa visant à protéger les Canadiens contre les médicaments dangereux. Elle oblige les hôpitaux à déclarer les effets indésirables graves sous peine de condamnation des directeurs d’institutions. Si la profession de spécialiste en pharmacovigilance existait avant l’instauration de la loi, elle a connu un regain d’intérêt.

Pour Denis Lebel, pharmacien et chef adjoint du département de pharmacie de l’Hôpital Sainte-Justine et responsable de la pharmacovigilance, c’est une spécialisation d’avenir. Tous les hôpitaux du Québec voudront recruter un tel spécialiste, nommé « coordonnateur en pharmacovigilance » dans son département.

Généralement, une telle personne est employée à gérer les effets indésirables, à étudier et à prévenir les risques liés à un médicament. Quels sont ses effets secondaires et ses réactions avec d’autres substances ? « Un médicament ne se comporte jamais comme en essai clinique », déclare Denis Lebel.

Travail en amont
Selon le milieu de travail, ce professionnel peut avoir différentes responsabilités. Celui qui travaille auprès des industries ou des firmes spécialisées en contrôle qualité et pharmacovigilance peut étudier l’innocuité (nocivité) d’un médicament avant son entrée sur le marché ou après un incident.

La pharmacovigilance réalisée en amont permet de prévenir les risques d’effets secondaires dangereux pour les patients : la tolérance à un médicament et son interaction avec d’autres substances sont étudiées. Le spécialiste doit aussi aider les laboratoires à adapter le produit en fonction des normes.

À l’hôpital
Comme l’explique Denis Lebel, le travail attendu à l’Hôpital Sainte-Justine, par exemple, se situe plutôt en aval. Le coordonnateur en pharmacovigilance doit faire la veille des effets secondaires recensés dans les bases de données nationales et les communiquer aux services hospitaliers.

Quand un incident survient, l’équipe clinique gère la situation avec le patient et le spécialiste doit le déclarer à Santé Canada, surtout s’il est « grave », comme l’exige la loi Vanessa. Une revue de littérature et des bases de données seront ensuite réalisées afin de déterminer les causes d’un tel effet indésirable en fonction du contexte du patient, des autres substances ingérées, etc.

Coordination
Son mandat est aussi de créer un « filet de sécurité » pour repérer les cas non déclarés. En effet, il accomplit la tâche des praticiens pour qui la priorité quotidienne est le patient en face d’eux. « Mais les tâches administratives et les déclarations peuvent être oubliées », poursuit Denis Lebel. 

S’il est essentiel pour réaliser un meilleur suivi des effets secondaires indésirables, le spécialiste en pharmacovigilance doit agir en interaction constante avec le personnel clinique. Un rôle central, donc !

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