Qu’il soit subi ou choisi par le salarié, le travail temporaire a le vent en poupe, et notamment dans l’industrie pharmaceutique.
Bien que moins « confortable » qu’un emploi permanent, le travail à contrat offre aussi certains avantages et intérêts à l’employé.
Féminisation des emplois dans l’industrie pharmaceutique
Si le secteur de la pharmaceutique recourt toujours plus à l’intérim, c’est qu’il s’est fortement féminisé depuis plusieurs années. « Dans les années 70-80, l’industrie pharmaceutique était dominée par les hommes; aujourd’hui les femmes représentent 60 % de l’effectif. Il a donc fallu que les compagnies s’adaptent », résume Yves Quintal, fondateur et président de Quintal & Associés, firme de consultants en ressources humaines intervenant dans l’industrie pharmaceutique. Ainsi, un congé de maternité sera remplacé par un poste temporaire, pour garantir à la personne qui va s’absenter de retrouver son emploi à son retour. Il en est de même pour les absences maladie, et ceci dans le but de respecter la Loi sur les normes du travail et d’autres dispositions législatives.
L’intérim : une histoire de coûts
Les contrats d’intérim sont la réponse idéale à l’industrie pharmaceutique qui connaît une activité en dents de scie selon les bonnes et mauvaises nouvelles des travaux de recherche et de développement. La compagnie pharmaceutique va donc chercher à transférer ses coûts fixes vers des coûts variables. Elle va ainsi limiter les frais de recrutement et de cessation d’emploi, améliorer le ratio coût/vente, bénéficier d’une plus grande flexibilité dans son budget d’exploitation et aussi faire des économies considérables sur certains postes. « Si une nouvelle molécule sort, les parts de marché vont augmenter, la compagnie devra embaucher fortement. Si elle propose des contrats d’intérim plutôt que des emplois permanents, elle peut faire de sacrées économies : pour une simple embauche, non; mais pour 200, bien sûr que oui. Pas de plan de pension, pas de boni », explique Yves Quintal.
Tous les métiers, même dans le pharmaceutique, peuvent se conjuguer à l’intérim
Que ce soit en vente, en marketing, en recherche, en production, tous les métiers (ou presque) de l’industrie pharmaceutique peuvent être offerts en intérim. L’employeur dispose ainsi d’une certaine souplesse pour renforcer l’effectif salarié, et ce tout au long du cycle de vie du produit pharmaceutique. À titre d’exemple, des postes de représentants médicaux sous contrat vont permettre à l’entreprise de lancer un nouveau produit, de repositionner des produits secondaires, d’augmenter la force de vente temporairement pour atteindre des objectifs.
Intérimaire par conviction…
Pour l’étudiant en pharmaceutique qui souhaite acquérir une première expérience, pour la mère de famille qui retourne à la vie professionnelle après une absence prolongée, pour le salarié qui envisage d’élargir ses connaissances ou approfondir ses acquis par le biais de différents mandats, le travail temporaire dans l’industrie pharmaceutique est intéressant, c’est indéniable. Par exemple, dans une pharmacie de détail, l’intérimaire peut découvrir les différents logiciels de gestion, apprécier la variété de la clientèle selon les quartiers. Quel que soit le service dans lequel il évolue, il est globalement considéré comme un permanent, aussi bien par ses collègues, que par la direction qui lui octroie les mêmes conditions de travail, les mêmes objectifs et aussi le même salaire, sans toutefois pouvoir lui offrir un plan de retraite ni une assurance santé.
Ou par défaut?
Même si l’intérim présente des intérêts pour le salarié, il est plutôt rare que celui-ci tienne absolument à garder ce statut. « À peine, 10 % des intérimaires dans le secteur pharmaceutique s’accommodent de cette situation. Pour les 90 % restants, la finalité est quand même la sécurité et la recherche de bénéfices toujours plus importants », constate Yves Quintal. Il est donc de plus en plus fréquent de commencer dans la vie professionnelle avec un contrat d’intérim qui servira dans bien des cas de tremplin ou de pré-embauche. Il ne s’agit nullement d’une première expérience au rabais, loin de là. Les méthodes de recrutement le prouvent : « Nous sommes dans une industrie dans laquelle il n’y a pas de place à l’erreur », aime à rappeler Yves Quintal. Les critères de sélection pour un emploi intérimaire dans le domaine du pharmaceutique sont exactement les mêmes que pour un poste permanent. Les recruteurs – souvent de formation pharmaceutique – ont le mandat de trouver des candidats avec des compétences spécifiques et pointues.
L’intérim dans l’industrie du médicament – inévitable pour les compagnies pharmaceutiques – représente un mode de recrutement qui donne aussi satisfaction aux salariés à court ou à long terme qu’elle que soit la conjoncture économique. On n’a donc pas fini d’en entendre parler!