Entrevue avec Sylvain Larose de Probe Recrutement,
agence de placement spécialisée dans l’industrie pharmaceutique
Quels sont les emplois en pharmaceutique pour lesquels vous êtes mandaté?
J’interviens principalement pour des emplois en marketing et en vente; j’ai beaucoup de représentants médicaux par exemple. Ma mission est de proposer un candidat qui répond parfaitement aux exigences et aux attentes du client et dont le caractère s’harmonisera avec l’équipe. Ce dernier point est vraiment très important, car il faut qu’une alchimie puisse s’opérer avec les futurs collègues.
Que regardez-vous en premier lieu sur le CV?
Je regarde tout d’abord l’expérience. Pour les postes que je propose, une expérience en vente est primordiale, peu importe qu’elle ait eu lieu dans le domaine pharmaceutique. Par contre, une personne sans expérience en vente, qui vient d’être diplômée et m’assure qu’elle est faite pour ce type de métier, ne pourra être retenue. Je lui conseille d’aller chercher une expérience de vente de 18 mois – c’est rien 18 mois dans une carrière professionnelle – qu’elle pourra ensuite valoriser auprès d’une firme de recrutement et d’un futur employeur.
Comment analyser à sa juste valeur l’expérience d’un candidat pour un emploi en vente pharmaceutique?
Je m’attarde sur ses réalisations, le but étant double : obtenir des informations concrètes et réelles et analyser, à travers ses réponses, son comportement et ses traits de caractère tels que la notion de leadership, ses habiletés à convaincre. Je vais par exemple l’interroger sur le nombre de représentants dans l’entreprise qui l’emploie en ce moment, puis lui demander où il se situe par rapport à ses collègues, comment il se démarque d’eux. Il est important pour moi d’avoir des exemples concrets et probants.
Comment déceler s’il dit la vérité?
Nous sommes dans un processus de crédibilité, tout comme vous lorsque vous achetez une voiture : vous avez envie ou non de faire confiance au vendeur. Dans mon cas, c’est pareil : une tenue vestimentaire soignée, une poignée de main sincère, un candidat qui arrive en avance me donneront confiance. Il est sûr que dans un deuxième temps, je vais prendre des références auprès de ses collègues, mais aussi de ses clients – des médecins bien souvent – et leur point de vue est généralement très intéressant.
Quelle formation minimum faut-il posséder pour un emploi en vente dans le domaine pharmaceutique?
Pour un poste de représentant des ventes, le client exige un baccalauréat au minimum, sans quoi il ne souhaitera même pas rencontrer le candidat.
Quels sont les « plus » à mettre en avant?
Sur le CV, je recommande que le candidat inscrive toute expérience extra-professionnelle pouvant être pertinente. Je suis étonné de découvrir au cours de l’entrevue que la personne en face de moi est partie plusieurs mois en Afrique réaliser une mission humanitaire ou a atteint un niveau très élevé dans une discipline sportive. Au-delà des valeurs professionnelles, on veut savoir à qui on a affaire. Toute expérience permettant de révéler la valeur des gens, leur leadership doit être mentionnée. Ces aptitudes feront très souvent la différence : ma vision long terme m’incite à présenter au client un candidat ayant un potentiel de gestionnaire qui pourra ainsi évoluer au sein de la compagnie en tant que chef de produit et ou chef de ventes.
Quelle question aimez-vous qu’un candidat vous pose?
J’aime les candidats qui essaient de se vendre : pour un poste de représentant médical, ce n’est pas déplacé! Ainsi, un candidat qui essaiera de me convaincre, de fermer la vente en me demandant si j’ai apprécié sa prestation par exemple ne me laissera pas indifférent.