Portrait de l’industrie pharmaceutique Canadienne et des emplois disponibles
L’industrie pharmaceutique est concentrée au Québec et en Ontario avec 90 % de la main d’œuvre. Toutefois, depuis environ dix ans, la Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan connaissent un essor notable. Le marché est composé de chefs de file tels que Brystol-Myers, Merck Frosst, Novartis Pharmaco, Pfizer, mais aussi de nombreuses PME qui occupent souvent des créneaux spécifiques, des niches.
Les prévisions de croissance sont optimistes, et à juste titre grâce à une demande qui augmente – en raison du vieillissement de la population –, à la biotechnologie (dans 40 % des médicaments en 2010) et aux génériques. Toutefois, la concurrence des pays émergents et l’augmentation du nombre de brevets arrivant à expiration obligent l’industrie pharmaceutique canadienne à se pencher sur la rentabilité : répartition des coûts et des risques, rapprochement entre entreprises privées, instituts de recherche gouvernementaux et universitaires, hôpitaux et enfin sous-traitance pour certaines fonctions (fabrication, emballage, étiquetage, affaires réglementaires).
Médicament : à chaque maillon son métier
Les métiers de recherche et développement, qui représentent environ 17 % des emplois existants dans l’industrie pharmaceutique, sont exercés par des directeurs et des chargés de recherche, des auditeurs qualité, des techniciens R&D ou encore des responsables de laboratoire de contrôle. Ces professionnels, hautement qualifiés, viennent d’horizons divers (dans cet univers, chimistes, biologistes et informaticiens se côtoient) et doivent posséder de bonnes aptitudes à la communication et au leadership.
Près du quart de l’effectif salarial de l’industrie du médicament travaille dans le département production. Les métiers sont très variés : contrôle des matières premières, articles de conditionnement, fabrication, contrôle de la qualité du produit fini, libération des lots fabriqués et conditionnement. Le point commun à tous ces postes est la condition d’exigence élevée qui permet de garantir la sécurité et la qualité du médicament.
La commercialisation d’un produit pharmaceutique implique des ressources humaines – 40 % de la main-d’œuvre de l’industrie pharmaceutique – et financières colossales. Le budget commercialisation est plus important que celui de la R&D. Aux États-Unis, en 2004, on parle de 57,4 milliards contre 31,5 milliards de dollars américains. Il faut se rappeler que l’industrie pharmaceutique vend un produit vraiment différent des autres, ce qui nécessite la recrue de compétences scientifiques, règlementaires et marketing pointues. La vente, quant à elle, est confiée à des représentants médicaux à qui les laboratoires pharmaceutiques font des ponts d’or pour qu’ils représentent, auprès de médecins et de pharmaciens, leurs produits (salaire pouvant attendre 120 000 $, avantages généreux). Pour ce profil, de plus en plus difficile à recruter, il est demandé d’être un excellent vendeur, mais surtout d’aimer et de savoir vulgariser le produit.
Les métiers de la distribution représentent à peine 2,5 % de l’effectif salarié de l’industrie pharmaceutique. Elle est assurée par le dépositaire, le grossiste-répartiteur et enfin le pharmacien à qui il revient, lors de la remise du médicament, un acte intellectuel : analyse de l’ordonnance, préparation des doses à administrer, information auprès du client et conseils de bon usage prodigués.
Quel diplôme pour quel métier
Le diplômé d’un DEC en technologie de laboratoire deviendra technicien principalement en hôpital, car il y a pénurie de main-d’œuvre, ou en biotechnologie, pour les débouchés prometteurs. Le titulaire d’un baccalauréat en chimie pourra travailler en laboratoire pour une entreprise pharmaceutique, dans le domaine des biotechnologies ou encore dans le secteur médical ou environnemental. Il pourra exercer le métier d’agent de recherche, d’analyste biochimiste, de contrôleur de qualité, mais aussi d’enseignant, de formateur. Près de 30 % de ces diplômés poursuivent leurs études pour obtenir la maitrise.
Le baccalauréat ou la maitrise en pharmacie a pour but de former des pharmaciens en clinique qui peuvent évoluer vers la biopharmacie. Ces diplômés vont travailler généralement dans des centres de recherche universitaires ou dans des compagnies privées comme assistant de recherche. Le salaire avoisine les 50 000 $. Ceux qui poursuivent vers un doctorat, pour être pharmacologue, pourront espérer percevoir une rémunération comprise entre 100 et 150 000 $.
Au Québec, 29 entreprises internationales embauchent 7000 personnes, 22 fabricants de médicaments génériques emploient 2 900 personnes, 85 entreprises de biotechnologie engagent 2 700 personnes et une vingtaine d’entreprises de recherche à contrat font travailler 400 personnes.