Intégration des pharmaciens immigrants – Faire reconnaître ses compétences est le défi du pharmacien étranger. Les pharmaciens qui immigrent au Canada se butent à plusieurs obstacles lorsqu’ils tentent de faire reconnaître leurs compétences et leurs connaissances professionnelles. En effet, le processus est long et dispendieux, et les exigences à satisfaire diffèrent d’une province à l’autre.
Selon l’Association des pharmaciens du Canada, quelque 39 000 pharmaciens détiennent un permis d’exercice au pays. Parmi ces experts du médicament, plusieurs ont complété leur formation à l’étranger. En 2011, l’Institut canadien d’information sur la santé estimait en effet que 27,4 % des pharmaciens de l’Ontario, du Manitoba, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Yukon avaient obtenu leur diplôme à l’extérieur du Canada. Ils ont donc fait reconnaître leurs acquis… mais comment?
Une réglementation provinciale de la pharmacie
Au Canada, la pharmacie est encadrée à l’échelle provinciale, ce qui signifie que les exigences à satisfaire varient sensiblement d’un endroit à l’autre au pays.
Afin de faciliter la reconnaissance des acquis des pharmaciens immigrants, l’Association nationale des organismes de réglementation de la pharmacie (ANORP) a créé le Portail pour pharmaciens Canada. Ce portail vise à informer les pharmaciens étrangers sur la marche à suivre pour obtenir un permis d’exercice au Canada.
Un processus unique adapté à chaque province
La démarche du pharmacien immigrant pour faire reconnaître ses compétences et ses acquis professionnels comporte cinq grandes étapes. Le processus se présente comme suit :
- Inscription au Portail pour pharmaciens Canada.
- Évaluation des titres universitaires et des connaissances du pharmacien étranger par le Bureau des examinateurs en pharmacie du Canada (BEPC) :
– Examen du dossier de candidature. Note : un diplôme de premier cycle universitaire de quatre années en pharmacie constitue l’exigence minimale pour tout demandeur.
– Examen d’évaluation. Cette étape consiste à déterminer si la formation du candidat est comparable à celle reçue au Canada.
– Examen d’aptitudes. Se divise en deux parties, soit un test écrit composé de questions à choix multiples et un examen clinique objectif structuré (ECOS) constitué de mises en situation. - Dépôt d’une demande d’inscription auprès de l’organisme provincial réglementant la pharmacie.
- Réussite d’un programme de formation pratique structurée. Il s’agit d’un stage en milieu de travail visant à satisfaire aux normes de compétences provinciales pour la pratique en pharmacie.
- Délivrance d’un permis d’exercice par l’ordre professionnel de la province où le candidat désire pratiquer.
Une fois le processus complété, le pharmacien étranger devra satisfaire à certaines exigences provinciales en matière de jurisprudence et de compétences linguistiques. Il est également possible qu’une formation d’appoint soit exigée.
L’obtention d’un permis d’exercice pour un pharmacien étranger peut s’échelonner sur quelques mois à plus de deux ans. En 2008, on estimait le délai moyen pour la délivrance d’un permis à 26 mois. Il faut aussi savoir que les coûts associés varient selon la province, mais atteignent généralement plusieurs milliers de dollars.
Le cas unique du Québec
Bien que les pharmaciens étrangers désirant exercer au Québec puissent compléter le processus en place au Canada, l’Ordre des pharmaciens du Québec a mis sur pieds en 2011 un programme d’appoint destiné aux pharmaciens immigrants. La formation, offerte en français seulement, a cependant été révisée afin de refléter le remplacement du baccalauréat en pharmacie par un doctorat de premier cycle dans la province.
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